lun 16/05/2022

DE LA MÉDITERRANÉE À L’ATLANTIQUE : LE PROJET FOU DE JB

Sea to Ocean, c’est le nom de son projet. Notre Jean-Baptiste s’est lancé ce samedi 7 mai sur un projet qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps : rallier la Méditerranée au départ de Narbonne à l’Atlantique jusqu’à Biscarosse en une seule étape, le tout en pignon fixe.

Il nous raconte.

Sea to Ocean

Samedi 7 mai , 12h30 nous nous retrouvons avec mon pote Alexis à la gare de Narbonne , 4 ans que nous n’avions pas roulé ensemble (il vit à Annecy), on va avoir le temps de papoter.

Nous partons direction le point de départ : Narbonne plage (à 16 km de là, mais ces kilomètres-là ne comptent pas).

Une pizza , un diabolo et un café , une photo face à la mer , il est 15h06, je lance le compteur dans moins de 24h nous devons être sur l’esplanade de la plage centrale de Biscarosse.

Nous partons vent de face, quelle chance il souffle entre 50 et 70 km/h, et nous attaquons par les montées du massif de la Clape, paysage méditerranéen, cailloux, chêne liège , et des vignes : bienvenue sur la route du vignoble de la Clape, c’est beau mais c’est dur.

Nous empruntons majoritairement des petites routes, en suivant le parcours sur nos GPS. C’est top, peu de voitures et quelques pistes cyclables au milieu des vignobles, bienvenue sur la route des vignobles du Minervois.

Nous croisons de temps en temps le canal du midi, il y toujours du vent, nous remontons la vallée de l’Aude, bordée par des collines , un couloir à vent parfait.

Etape 1 : Carcassonne km 80, j’ai l’impression que nous n’avançons pas assez vite, mais ce vent nous use, les routes sont toujours agréables, elles nous font traverser de petits villages typiques, avec des noms qui nous font sourire : Rustique (c’est le nom d’un village).

Nous alternons les montées et les descentes , le D+ sur le compteur ne fait que monter, c’est difficile, mais ça nous permet de profiter pleinement du paysage et du soleil qui se couche face à nous.

Nous avons un chrono a essayer de tenir mais nous profitons au maximum de la beauté des lieux que nous traversons. C’est beau mais c’est toujours dur.

Nous roulons de front car nous parlons beaucoup, ça faisait longtemps que nous n’avions pas roulé ensemble, alors on en profite pour refaire le monde 😉

Km 132 ( avec 1200 m D+) 5h32 que nous pédalons, il est 21h nous arrivons à Port Lauragais, il n’y a plus de vent, enfin !

Maintenant nous allons suivre le canal du midi, direction Buzet sur baïse (km 330) mais avant nous allons passer par 2 étapes : Toulouse puis Agen.

Nous allumons nos lumières, nous roulons de front donc nous éclairons plutôt bien ce qui nous permet de pouvoir bien avancer.

Le chemin le long du canal est agréable, légèrement sinueux, avec des passages d’écluses ou nous croisons quelques guinguettes mais pas le temps de nous arrêter prendre un verre.  C’est beau et moins dur, enfin.

KM 183, nous rentrons dans Toulouse (étape 2), il est 23h environ, nous devons trouver de quoi manger et refaire le plein de nos bidons.

Direction la gare Matabiau, c’est bien connu, dans les grandes villes il y a toujours de quoi manger autour d’une gare.

23h45 nous sommes face à la gare, au menu : kebab/frites, soda. Je sais niveau diététique c’est pas le top mais on mange un repas chaud qui tient au ventre et pour faire la nuit sur le vélo c’est une bonne chose.

Une fois terminé, passage en tenue de nuit , tee-shirt manches longues, manchettes, gilet coupe vent et un collant long par dessus le cuissard pour ne pas avoir froid.

Nous sortons de Toulouse, retrouvons le canal, mais c’est moins sympa. De longues lignes droites avec comme option soit de passer par dessus les écluses soit sous le pont en faisant 2 virages , c’est très monotone.

Nous sommes toujours très vigilant car les ragondins mettent parfois un peu de temps à évacuer la route, éblouis par nos lumières de vélos. Le bitume n’est pas parfait non plus, quelques racines ont fait des bosses. Mais nous sommes en sécurité, pas de risques avec des voitures sur la route.

Pas de distraction alors nous avançons plutôt bien, nous roulons entre 26 et 30 km/h, toujours en parlant. Dans ce genre de périple , il ne faut pas se tromper de binôme, sinon la route peut devenir encore plus longue.

Km 300 (étape 3), ça fait une quinzaine de kilomètres que mon binôme accuse un peu de fatigue, normal, nous ne sommes pas habitué à rouler de nuit (c’est la première fois pour lui), j’ai la chance d’avoir un peu d’expérience grâce au trail.

Nous faisons une bonne pause, il dort sur un banc pendant 15 min, j’en profite pour répondre à des messages, je n’ai pas envie de dormir et puis il faut bien surveiller les vélos 🙂

Nous repartons, ce n’est pas facile mais dans 1H30 le soleil se lèvera et une nouvelle journée commencera.

Nous voyons aussi notre but approcher , il ne nous reste plus que la distance d’un tri XXL a faire et nous aurons fini.

Buzet sur Baïse, nous sortons du canal , j’en profite pour prendre en photo l’écluse, la seule que nous aurons vu de jour.

Bienvenue sur les routes du vignoble de Buzet et ses coteaux… nous attaquons direct par une belle montée de 2km bien pentue, mais avec le soleil orangé qui se lève, c’est beau mais à nouveau dur.

Notre motivation pour avancer est simple : café et chocolatine.

Sauf que nous sommes dans la campagne lot-et-garonnaise, beaucoup de forêts, des champs et peu de village. Nous sommes toujours sur de petites routes, pas gêné par les voitures mais pas non plus par les commerces 🙂

Nous trouvons notre bonheur dans un village de 400 habitants, un café/dépôt de pain/épicerie/quincaillerie/bureau de tabac, enfin un lieu concentrant tout. Il est 7h45.

Prochaine étape Captieux, je reçois un appel des copains, qui m’annoncent qu’ils vont nous retrouver la bas avec le petit dej ,et les connaissant , on ne devrait manquer de rien.

Nous roulons, Alexis me dit qu’il commence a s’endormir, pas facile quand on pédale tout le temps (c’est l’avantage du vélo en pignon fixe, ça ne s’arrête jamais). 15 min après, il m’arrive la même chose, je zigzague sur la route.

Comment faire? On décide de rouler plus fort, le cardio va monter ça devrait nous réveiller.

Ça fonctionne, après 5 km sur un rythme plus soutenue (32km/h) nous sommes presque tout frais 😉

Captieux , km 380 : nous retrouvons mes copains avec comme prévu un joli petit dej.

Nous faisons le plein dans le ventre mais aussi dans le mental et ça nous fait beaucoup de bien.

Nous sommes en train de réaliser qu’il nous reste a peine 100 km, moins de 4h de selle.

Nous repartons en emmenant dans notre roue, Elodie, mon amie , son conjoint nous suivant en voiture nous le retrouverons à Ychoux pour le dernier ravito.

Nous sommes sur les lignes droites landaises, bitume de très bonne qualité, pas de vent et l’euphorie de la ligne d’arrivée approchant nous font rouler sur un très bon rythme (40 km à 32km/h) , nous faisons quelques relais en prenant soin de laisser Elodie cachée dans nos roues, elle me le dira plus tard mais elle s’est régalée.

Ychoux , km 440, ravito rapide mais nécessaire, il reste encore 33 km et la chaleur est bien présente.

Ça y est dans ma tête , je suis en train de me rendre compte que nous irons au bout de ce défi et surtout dans le temps imparti.

Nous roulons bon train, Biscarosse , direction la plage, la route vallonée , nous appuyons dans chaque montées, je pensais que ça allait être plus difficile mais non. L’euphorie de cette ligne d’arrivée nous donne des ailes, enfin plutôt des jambes !

Dernier descente presque a fond, ça y est nous entrons dans Biscarosse plage , 5 min après nous rejoignons les copains (qui avaient prévu un drapeau d’arrivée) sur l’esplanade de la plage centrale , je stoppe le chrono.

Bilan : 473 km, 22h10 avec les pauses, 18h13 de vélo (26km/h de moyenne, c’est Strava qui le dit), vélo à pignon fixe.

Une belle expérience avec mon pote Alexis, puis les copains.

De jolies routes, de beaux paysages, des moments de difficulté mais également de joli coup de vis.

Une sortie vélo comme je les aime pleins de moments de partage, de jolies paysages et des sourires.

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